Absolem est un homme de science qui a un petit laboratoire secret dans son appartement. Il fabrique toute sorte de chose pour l’aider dans son quotidien. Sa dernière invention est un scanner pour savoir discrètement de quelle race est la personne en face de lui. Cela ressemble à une petite puce qu’il met dans son téléphone portable. Elle n’est pas à 100% fonctionnelle, mais l’aide à savoir s’il est en face d’un humain ou non. Cependant, si l’alien en face de lui ressemble à 95% à un humain, le détecteur risque de ne pas voir la différence.

Sinon, il a un petit don qu’il n’utilise pas souvent, il s’agit de la modification moléculaire de son propre corps. C’est-à-dire qu’il peut manipuler ses molécules pour ressembler à ce dont il a envie. Mais comme il ne l’utilise pas beaucoup, cela lui demande quand même un peu d’énergie alors il se contente de fusionner avec certaines choses pour se cacher ou alors se transformer en molécule volatile pour se déplacer rapidement sur de grande distance. Il s’en sert pour fuir en cas de combat, n’étant pas un soldat.

Il fuit aussi tout ce qui est hôpitaux et centres médicaux, sachant que cela signerait la fin de sa liberté, son corps est bien moins lourds que celui d’un humain normal, n’étant qu’une coquille pour protéger son véritable corps et il n’est pas capable de respirer l’air de la Terre, ayant besoin d’artifice comme des médicaments ou encore un espèce de masque à “oxygène” portable qu’il utilise quand il n’a plus de médicament.

Il peut également reprendre sa forme normale qui est en fait une sorte d’ombre vaporeuse et ainsi, il a une meilleure perception de son environnement et des sens primaires plus développés comme l'ouïe, la vue ou l’odorat. Il est aussi doté d’une incroyable mémoire, ayant en tête tout ce qu’il a vécu depuis qu’il est né pour la première fois il y a si longtemps. Il aurait voulu oublier, mais il n’a pas encore trouvé comment faire.

Comme dit plus haut, Absolem est un Talein venu de la planète Talen. N'espérez pas pouvoir la visiter un jour, elle a été détruite lors d'une grande guerre entre les Taleins et les Arans qui a abouti à la destruction de leurs deux planètes. Les Taleins ont vécu pendant très longtemps dans un immense vaisseau à la recherche d'une nouvelle maison, en vain. Ils ressemblent à des sortes d'ombre avec des sens bien plus développés que ceux d'un humain et dont la partie importante est leur intelligence. C'était un peuple cultivé, fier et dont un des chefs était avide de pouvoir. C'est ce qui les a menés à leur perte.

Pendant la grande guerre, ils ont acquis un corps humain en guise d'enveloppe, mais il était nettement plus léger que celui d'un Aran et plus vulnérable. Ils n'avaient cependant pas besoin de manger, se nourrissant des particules qu'ils respiraient, un peu comme une baleine se nourrit du plancton qu'elle aspire.

Leur corps humain n'étant qu'une coquille là pour une question de praticité et de protection, il est assez difficile pour un télépathe d'entrer dans la tête d'un Talein, les connexions du cerveau de leurs corps d'origine ne ressemblant pas du tout à celui d'un humain. Ce ne sont en réalité que des sortes d'amas d'énergie qui tiennent en place grâce à un procédé électromagnétique complexe. Ayant été créé par une entité magique, ils n'ont jamais réellement compris comment ils pouvaient être vivants, n'étant pas solides et pourtant si résistants, mais tout aussi fragiles par la même occasion. Ils ont un peu l'impression que leur entité magique les a faits en les façonnant grâce à la magie et a fait un magnifique “TGCM” à la science tout entière.

Absolem a pendant longtemps chercher à comprendre et à avoir des réponses, en vain. Leur création est à la frontière entre le miracle et l'alchimie. Et vous avez sans doute remarqué que tout ce qui concerne les Taleins est au passé. C'est parce que Absolem est le dernier Talein à être resté ce qu'il a toujours été alors il considère que sa race est pratiquement éteinte. Un jour, il trouvera le moyen de disparaître définitivement, pour qu'enfin, l'univers soit en paix.

Mieux vaut un mensonge qui procure la paix qu'une vérité qui déclenche une guerre.
Londres, 2017 - « Mr Fearghas ? Vous auriez quelques minutes à m'accorder ? Je travaille pour le journal du quartier et je fais des interviews des habitants. »

Mensonge. Je sais détecter rapidement ce genre de chose et ce jeune homme est en train de me mentir. Je me demande ce qu'il veut réellement et il faudrait que je referme la porte maintenant en lui disant que je ne suis pas intéressé. Pourtant, j'ouvre un peu plus la porte et offre un sourire amical à la personne qui entre. Je sors discrètement mon téléphone et je fais mine de regarder l'heure tout en le scannant discrètement. Humain. J'ai appris à me méfier d'eux malgré tout et je lui indique de s'installer dans le salon en lui proposant quelque chose à boire. Un thé, c'est un pur produit anglais alors j'imagine que c'est normal. J'aimerais en savoir plus sur ce qu'il est venu faire ici et je lui prépare en me demandant ce que je fabrique. J'ai invité un potentiel ennemi à boire un thé. Mais après tout, quelle importance ? Ce n'est pas comme si Absolem Fearghas était quelqu'un d'exceptionnel. Je retourne au salon et il me dit :

« Merci. J'aimerais que vous me racontiez votre vie. Vous avez vécu en Écosse, non ? »

L'Écosse... Oui, c'est là où j'ai grandi. Un fin sourire sur forme sur mes lèvres en repensant à cet endroit magique. Je n'ai pas connu mes parents, ayant été abandonné devant un orphelinat dans un petit village. J'ai vécu une grande partie de mon enfance là-bas, m'amusant avec les autres enfants et apprenant tout ce que j'avais à savoir de la vie ici.

Je devais avoir 8 ans quand ils sont apparus dans ma vie, Monsieur et Madame Fearghas. L'adorable jeune couple qui voulait un enfant en vain à cause d'une maladie générique d'Avalon, celle qui deviendra ma mère. Je ne comprendrais jamais ce qui leur a plu chez moi, j'étais à part. Je jouais avec les autres, mais quand venait le temps des activités autres, j'étais tout seul, je ne rentrais pas dans le moule de cet établissement, parlant de choses qui les dépassaient. C'est sans doute pour cela que je ne suis pas allé les voir quand ils sont venus parler avec les enfants pour apprendre à nous connaître. J'étais dans mon coin à écrire dans un cahier que l'on m'avait donné quand Chris est arrivé vers moi. J'ai vu son ombre massique me cacher la lumière et j'ai relevé la tête pour voir cet homme me faire un sourire amical.

« Tu es Absolem, n'est ce pas ? Je m'appelle Christopher Fearghas. Pourquoi n'es-tu pas avec les autres ? »
« Parce qu'ils ne veulent pas parler avec moi, mais c'est pas grave, je lui parle à lui. »

Je lui montrai mon cahier qu'il prit et il commença à lire ce que j'avais écrit. Il sembla étonné sur le moment, mais finit par sourire. Il appela sa femme pour lui montrer mon écrit et cela me fit froncer les sourcils. Celle-ci eu la même réaction que son mari en lisant et ils m'annoncèrent qu'ils étaient ici pour me parler, car ils voulaient devenir mes nouveaux parents. Ce fut à mon tour d'être surpris et je leur dis qu'ils auront sans doute moins de mal avec un autre enfant. Une réponse un peu décalée venant de la bouche d'un gamin de 8 ans, sans doute. Ils restèrent avec moi une bonne partie de l'après-midi et je dois avouer que j'avais hâte qu'ils reviennent. Ils ne me prenaient pas pour un enfant à part, mais comme leur futur fils.

Il fallut attendre une longue année avant que je puisse aller vivre chez eux et ce fut un réel renouveau dans ma vie. J'aime énormément mes parents adoptifs et j'ai vécu une enfance heureuse avec eux. Rien n'est venu entacher notre tableau si parfait. Aujourd'hui encore, je suis très attaché à eux et je vais souvent les voir. Ils m'ont offert la meilleure des éducations et ont tout fait pour que j'aille en science. Mais j'ai préféré une autre voix, j'avais envie de venir vivre à Londres, mais je n'avais pas de plan spécifique en tête. Mes parents m'ont laissé faire et m'aident un peu financièrement quand les mois sont difficiles. Ils savent depuis longtemps que je cherche quelque chose et espère que je le trouverai. Ma vie n'a rien de spectaculaire, je vis de petits boulots, tout seul dans mon appartement londonien.

Vous êtes maître de votre vie et qu’importe votre prison, vous en avez la clé
« Vous devez être au courant de ce qu'il s'est passé dernièrement. J'aimerais... J'aimerais que vous me racontiez l'autre histoire, Hyperion. »

Mes yeux s'agrandissent de surprise, je ne pensais pas entendre ce nom prononcé par un humain. J'aurais dû me douter qu'il y avait quelque chose d'étrange. Je devrais feindre l'incompréhension et lui dire que je ne vois pas de quoi il parle, mais mon regard se pose sur lui. Peut-être que c'est ce dont je recherche depuis longtemps. Je décide de lui faire un petit sourire amusé. Je me demande où il a eu vent de tout cela et il m'explique qu'il faisait un exposé sur une période historique et qu'il a vu un personnage un peu étrange avec un nom beaucoup trop moderne. Il a fait des recherche et est remonté à moi. Cela se tient finalement et je lui propose un autre thé, il vient de finir le premier. Il l'accepte avec joie et je réfléchis à ce que je pourrais lui dire. Je suis né pour la première fois il y a tellement longtemps. Bien avant la création de la Terre et des races qui peuplent notre univers. Je suis un Talein à la base, une des races les plus anciennes qui puisse exister et qui a été faite par une sorte d'entité magique mourante qui voulait peupler le monde. Meletriel. Notre divinité, celui qui nous a créés.

Voyant ses forces diminuées beaucoup trop vite, il a demandé à avoir trois prophètes nouvellement nés. Je n'avais que quelques mois quand il me choisit pour devenir son successeur, celui qui donne la vie. Il nous a aidé, dans un dernier souffle de vie, à construire la machine qui allait me servir à fabriquer d'autres races dans l'univers. La construction dura pendant 3 de mes vies pendant laquelle je ne pus me mêler aux autres, parquer dans une grande maison avec celle qui me semblait être ma mère. Ma mémoire a été un peu altérée à cette époque, mais je ne l'appris que bien après. Il fallait que je pense que cette femme était bel et bien ma mère. Je me souviendrais toute ma vie d'elle et de sa famille. Metra. Avec son mari Chroma et ses enfants Azilis et Arctarius. Ma famille. Elle ne pouvait malheureusement rien me dire et s'est occupée de moi malgré le fait que j'étais un étranger. Il faut savoir que dans mon peuple, nous naissons à chaque fois dans la même famille, par la même mère et le même père. Nous sommes de bases hermaphrodites et asexués, notre reproduction n'étant pas la même que celles des Terriens. C'est par la suite que nous avons eu un genre, au moment de la création de notre corps solide. Mais nous y reviendrons plus tard. En l'état, j'ai toujours pensé que j'étais le fils de Metra et Chroma alors qu'il n'en était rien. Mon vrai père avait lui aussi un don, celui de pouvoir altérer ces choses et il a fait en sorte que je naisse dans un autre couple, celui de ma préceptrice. J'aurais pu ne pas comprendre pourquoi ce choix, mais c'est à cause de lui. Ulcan, le chef suprême. Celui qui voulait devenir le Créateur et qui m'en a voulu d'avoir pris sa place. Je n'ai jamais vraiment compris sa haine envers moi, je n'étais qu'un bébé quand Meletriel me choisit, comment aurais-je pu faire pour provoquer ce choix ? Il faisait partie de la première génération de Talein, c'était sûr que Meletriel ne le choisirait jamais.

Il a fallu que je vive avec cette haine et la seule autre fois où je suis né dans ma famille originelle est quand mon vrai père et ma vraie mère se rapprochèrent de nouveau pour tenter une fois de plus d'avoir un enfant. Et ce fut moi. Ma mère tenta tant bien que mal de se le cacher, voulant d'un enfant qui se nomme Thale, mais Hyperion s'ancra dans la tête de tous. Cela a sans doute été une de mes vies les plus courtes, elle m'étouffa dans un excès de folie provoqué par Ulcan. Il fallut qu'elle use de son pouvoir d'altération de la mémoire sur elle-même pour ne plus se souvenir de ce moment douloureux. Ulcan lui a même fait croire que c'était moi qui avais tué son fils. Mon père s'éloigna doucement d'elle pour ne pas avoir à lui refaire subir un tel traumatisme et se mura dans le silence, subissant les caprices d'Ulcan.

Évitez de vous prendre trop au sérieux et permettez-vous de goûter à la joie de vivre
« Excusez-moi, mais... J'ai du mal à vous suivre, votre récit est un peu décousu.

Oui, mes pensées sont décousues, j'ai envie d'en dire plus que le cerveau humain peut en recevoir alors cela semble un peu brouillon. Rankev et Arleyan. Ce sont les noms de mes vrais parents. Mais je vais revenir sur la timeline principale, la fin de la construction de la machine et le début de mon semblant de liberté. J'aurais dû bien plus en profiter, car elle ne dura pas longtemps. Je pus enfin revoir pleinement mes deux camarades choisis comme moi par Meletriel. Keleran et Archana, le Protecteur et la Souveraine. Ils devaient m'aider à régler la machine et ainsi créer la vie. Nous avons passé plus de 20 ans dans ce laboratoire à chercher une solution quand je l'ai vu lui. Un homme à bord d'un vaisseau étrange, venu d'un monde lointain. Il parlait notre langue, mais était tellement différent. Il était bien plus âgé que moi et avait un corps solide. Il n'est malheureusement pas resté longtemps, s'étant trompé d'époque et il a disparu comme il était venu. Je l'avais trouvé beau, avec ses deux jambes et ses deux bras. Je voulais que mes créations lui ressemblent et je dois avouer que j'ai plutôt bien réussi mon coup. Cela rejoignait une idée que nous avions eue avec mes deux camarades, mais cet homme est arrivé comme pour nous dire que nous étions dans la bonne voie. Ironiquement, j'ai appris plus tard qu'il s'agissait d'un peuple qui n'existait pas encore au moment où je l'ai rencontré et qui serait une création faite suite à la grande guerre qui frappa ma planète.

Mais là encore, je divague et c'est décousu. Pardonnez-moi, je suis mauvais pour raconter les histoires, je veux aller trop vite. Il fallut encore du temps avant de pouvoir dire que nous avions réussi à produire un être suffisamment viable pour vivre sur la planète proche de la nôtre. Pourtant, les Arans sont nés et ont évolué sous mes yeux. Je les observais avec une certaine admiration et beaucoup d'amour. Ils étaient comme mes enfants et j'étais fier de les voir évoluer. Malheureusement, toutes bonnes choses ont une fin et lors de ma 24e mort et de mes 5 ans avant de finalement renaître, Ulcan a décidé de passer à l'offensive et s'est présenté aux Aran en leur disant qu'ils étaient leurs créateurs et qu'à ce titre, ils devaient les vénérer. Il fut reçu à coup de flèche et ainsi commença la grande guerre. Quand je fus en âge de parler correctement et de marcher sans soucis, je me suis entretenu avec Ulcan en lui demandant ce qui lui était passé par la tête. Il avait violé une des règles de Meletriel et je fus envoyé là-bas pour tenter de calmer le jeu. Le premier contact fut difficile, mais je sus gagner leur confiance en leur faisant promettre de ne jamais se soumettre. Je refusais de les voir mis en esclavage par la vanité de celui qui nous commandait. Ma rébellion ne plut bien sur pas à tout le monde et je fus emprisonné alors que je n'avais que 15 ans. J'ai passé cette vie-là dans ma cellule avant de m'éteindre à l'âge de 85 ans.

Il faut sourire face à l’adversité, jusqu’à ce qu’elle capitule
« Attendez, j'ai du mal à comprendre. Pendant une de vos morts, après la création des Arans, votre chef Ulcan a décidé d'entrer en contact avec cette nouvelle race dans le but de l'asservir ? Et c'est ce qui a déclenché la guerre ? »

C'est exact, il a voulu être élevé au rang de dieux et a enfreint la règle. Cette guerre dura pendant plusieurs siècles et j'ai été mis en prison à chacune de mes renaissances bien qu'elles aient été moins fréquentes, Metra évitant de faire plus de deux enfants à chaque fois. J'ai passé presque 500 ans en sommeil avant que l'on provoque ma venue, Ulcan ayant besoin de moi pour son projet. Il voulait un corps solide, plus résistant que celui des Arans et capable de les éliminer jusqu'au dernier. J'aurais pu refuser, mais ils m'ont menacé de détruire définitivement ma famille adoptive. Je ne voulais pas les mettre en danger à cause de cela alors j'ai fait ce qu'il m'a demandé. J'ai utilisé ma machine pour qu'à chacune de nos renaissances, nous soyons pourvus d'un corps capable de résister à la guerre. Mais j'ai volontairement évité de le faire plus puissant, disant que c'était tout ce que je pouvais faire avec ce que j'avais. Cette réponse parut plaire à Ulcan et on me renvoya en prison.

Ce n'est que 6 ou 7 renaissances plus tard que notre corps solide fit son apparition, la machine mélangeant mes manipulations à nos gênes. J'ai été envoyé chez les Arans à l'âge de 5 ans pour tenter de trouver une solution et j'ai pu vivre avec eux, prendre part à leur société et enfin me sentir accepté. Cela a duré pendant plusieurs naissances et à chaque fois, ils m'accueillaient comme un vieil ami. J'étais le seul à pouvoir les approcher comme cela et un jour, je croisai son chemin. L'Aran qui me fit tourner la tête. Une magnifique jeune femme de mon âge à qui je semblais plaire. Elle était la fille d'un chef de clan et ses parents voyaient d'un très bon œil que l'on se tourne autour. Elle était la fille d'un chef de clan et ses parents voyaient d'un très bon œil que l'on se tourne autour. Je n'oublierais jamais ce mariage, elle dans sa magnifique robe de cérémonie aran et cette fête. J'étais le plus heureux des hommes, bonheur qui augmenta 6 mois plus tard quand elle donna naissance à notre enfant. Une magnifique petite fille du nom de Luyilia. Une petite hybride entre nos deux races, ma fierté. Nous devions pourtant cacher cette naissance aux membres de mon peuple pour éviter qu'ils ne cherchent à tuer l'enfant. Je voulais qu'elle vive. J'offrais à ma compagne une vie bien plus longue, pour qu'elle reste avec moi et elle accepta pour protéger notre enfant qui vieillissait bien plus lentement que nos deux races.

Tout ce qui vaut la peine d’être fait mérite et exige d’être bien fait
« Oh, vous avez eu une femme et un enfant ? Elles ont réussi à vivre combien de temps avec vous ? Vous avez eu d'autres enfants après ? »

Un sourire presque amusé étire mes lèvres quand il me demande cela. Pauvre petit naïf. Tu crois vraiment qu'on m'a laissé vivre dans la clandestinité ainsi ? La naissance de cet enfant fut découverte assez rapidement et je n'avais jamais vu Ulcan aussi furieux de toute mon existence. Keleran nous protégea de sa colère, mais je fus convoqué au siège du conseil. Tel un accusé, on me jugea responsable d'avoir empêché les Taleins de gagner la guerre que nous étions en train de perdre. J'ai tout fait pour éviter la requête que l'on me fit ce soir-là. Je savais que cela allait arriver, mais je voulais absolument empêcher que cette idée germe dans l'esprit d'Ulcan. J'aurais voulu qu'un des conseillers se lève pour lui dire qu'il allait trop loin, mais aucun n'osa rien fait, baissant la tête pour ne pas croiser mon regard suppliant pour certain ou encore me regardant avec un air narquois pour les autres. Je n'avais aucun allié et finalement la sentence tomba.

« Supprimez votre race ou nous supprimons l'univers entier. Faites votre choix, Créateur. Nous vous donnons 6 lunes, la machine est déjà en marche quoi qu'il arrive. »

Je pense que je n'avais jamais autant pleuré de toute ma vie. Mon existence tombait en morceau, nous allions mourir à cause de la folie de cet homme si je ne me pliais pas à ses caprices. Je fus renvoyé sur la planète des Aran et je pris les deux femmes de ma vie dans mes bras en les suppliant de m'excuser. Je fus incapable de leur expliquer ce que l'on venait de me demander de faire, mais le chef arriva à me calmer pour que je lui explique. Leur condamnation à mort. Il tomba à genoux sur le sol, quoi qu'il allait advenir, ils allaient mourir. Un conseil exceptionnel fut mis en place avec les chefs de chaque tribu et je fus obligé de leur expliquer le fonctionnement de la machine et le fait que je ne pouvais pas l'arrêter en aussi peu de temps, juste l'orienter vers un organisme qu'elle connaît, une race qu'elle a déjà créée. Elle n'était pas faite pour supprimer des êtres, juste en créer. Nous aurions dû penser à cela et un des chefs hurla que c'était à moi de mourir. J'aurais voulu prendre leur place et mourir, mais qui sait ce qu'Ulcan aurait fait si je m'étais définitivement donné la mort.

La période toucha presque à sa fin quand enfin une décision fut prise, la pire de toute ma vie. L'extinction des Arans pour permettre à l'univers de continuer à exister. Ils me firent promettre de continuer à peupler la galaxie et je fus obligé de laisser derrière moi ma famille, ma femme et ma fille. J'aurais voulu les prendre avec moi, mais c'était impossible, elles seraient tuées quoi qu'il arrive. Une fois devant la machine, je fus incapable de faire quoi que ce soit, j'avais tellement mal au cœur. Il me fallut beaucoup de tentatives pour faire la programmation, les larmes m'empêchant de bien voir ce que je faisais. J'étais seul, ne voulant voir personne et j'ai tenté de l'arrêter ou même de la détruire. Une fois devant la machine, je fus incapable de faire quoi que ce soit, j'avais tellement mal au cœur. Je suis allé voir par la fenêtre avec le secret espoir que la machine n'ait pas envoyé son rayon destructeur vers la planète que je voyais au loin. La machine était installée dans un vaisseau spatial, pour qu'il ait bien plus de portée et je pouvais voir la planète se faire frapper par le rayon. J'aurais juré entendre les Arans criés quand la mort les recouvrit de son voile sombre. La planète se dégrada grandement et commença à tomber en poussière. Je fermai les yeux pour ne plus voir cela et quelque chose de froid se posa à l'arrière de ma tête, comme le canon d'une arme.

« Passe une bonne nuit, avorton. »

Si tu ne prends pas le temps de créer la vie que tu désires, tu seras forcé de passer beaucoup de temps à vivre une vie dont tu ne veux pas
Mon jeune interlocuteur sursaute d'un coup en entendant la porte du voisin se claquer et me regarde avec un air catastrophé.

« Vous voulez dire... Que vous avez tué les Arans et quelqu'un est venu vous tuer après ? »

Mon fin sourire fait son grand retour, il est moins bête que ce que je pensais. J'aurais voulu que l'histoire se termine ici et pouvoir dire que tout allait bien, mais à ma renaissance 55 ans plus tard, on m'apprit que notre planète n'avait pas supporter la désintégration de la planète Aran et que la machine s'était emballée. Étant le seul capable de la maîtriser, Ulcan n'a rien pu faire et le vaisseau s'écrasa sur une de nos villes. L'explosion de la machine ébranla tellement la planète que les habitants furent obligés de partir dans le vaisseau de voyage sur de longue distance, un immense vaisseau qui avait été fait pour nous permettre de vivre dessus, nous offrant toute la technologie de notre planète. C'est ainsi qu'il devint notre nouveau lieu de vie. Ulcan arrangea les choses à sa sauce en criant à qui veut l'entendre que je m'étais donné la mort après avoir déréglé la machine et avoir lancé le vaisseau sur Talen, dans un désir de vengeance. Je n'ai jamais démenti cela, étant détruit psychologiquement par ce que j'avais dû faire. J'ai tué ma femme et ma fille. Je fus condamné pour haute trahison à être enfermé à chacune de mes renaissances jusqu'à ce que mon existence s'éteigne définitivement. Cela a été très dur pour celle qui a été désignée comme étant ma mère et ils ont finalement trouvé un moyen pour me faire renaître sans elle, pour être certains de m'emprisonner à chaque fois. Cela est possible grâce aux composants de notre corps originel et aux machines que nous avions construites dans le vaisseau. Nous n'avions rien pour faire la vie dans l'univers, mais nous avions des machines pour aider à la renaissance de certains individus. J'ai passé un nombre d'années incalculables dans cette prison, à espérer que ce soit la dernière de mes renaissances.

Finalement, Archana et Keleran ont réussi à me faire sortir de là. Sans mauvais jeu de mots, je n'étais plus que l'ombre de moi-même et notre peuple a fini par découvrir une petite planète où la vie se formait doucement. Ces étranges personnes ressemblaient à des Arans et une once d'espoir se forma en moi. J'avais envie de croire qu'ils avaient fini par renaître, mais je fus surpris de me rendre compte qu'il s'agissait d'une autre race, l'être humain. Nous venions de découvrir la Terre et mes amis m'ont fait fuir vers cette planète pour que je puisse enfin vivre. Je crois que l'époque à laquelle je suis arrivé était l'antiquité. J'ai suivi l'évolution de l'humain pas à pas, renaissances après renaissances, mais Ulcan restait une menace, il fallait faire quelque chose vis-à-vis de lui et un vent de rébellion se mis en marche quand les autres Taleins se rendirent compte que Ulcan leur avait menti et que les anciens étaient responsables de l'anéantissement de la planète. Ce fut un temps plutôt sombre dans notre vaisseau et je me suis mis à la recherche d'une solution avant de trouver un écrit avec une sorte de code secret datant de ma première naissance. C'est Rankev qui me l'a donné en me disant que c'est Meletriel lui-même qui lui avait demandé de me le remettre quand je serais en âge de comprendre. C'est aussi à ce moment-là qu'il m'annonça qui étaient mes vrais parents. Mon monde s'écroulait et je lui en voulus beaucoup. Il arriva à me convaincre d'aller voir ma mère pour tenter de la raisonner et elle finit par me reconnaître comme son fils, étant torturée par ses anciens souvenirs qu'elle n'arrivait pas à bloquer. C'est en cet instant que nous avons décidé de mettre au point le projet Retour.

Des kilomètres peuvent-ils vraiment nous séparer de ceux que nous aimons ?
« Le projet Retour ? Qu'est-ce que c'est ? »

C'est un nom trouvé par Archana. C'était il y a bien longtemps, à la fin du Moyen-âge, je crois. J'ai décrypté le message et il s'agissait d'un texte donné par notre créateur. Il nous expliquait que nous n'existions uniquement pour répondre la vie dans l'univers et qu'une fois cela fait, notre but était de disparaître en devenant une des races conçue pendant le processus. Voilà ce que nous étions, des instruments. Là pour faire naître l'univers et s'effacer en renaissant ailleurs sans aucun souvenir de notre vie d'avant. C'est sans doute cela la clé de notre salut. Mourir pour renaître sans nous souvenir. J'ai commencé à voir avec ce que nous avions, la machine pour nous aider à revenir à la vie allait être celle qui servirait à mon fabuleux projet. Permettre à mon peuple de vivre sans aucun contraintes. Archana et Keleran m'aidèrent et cela me prit plusieurs longues années avant de pouvoir enclencher enfin le processus. La population Talein se décima doucement avant de renaître ailleurs. Je pouvais les suivre grâce à notre technologie avant de les laisser vivre leur vie. Nous avons finis par nous retrouver juste à trois, mes deux amis et moi.

« Nous avons réussi ! Il ne reste plus que nous ! » Dit Archana, pleine de joie.
« Nous n'avons pas totalement fini. » Dis-je

Mes deux amis me regardèrent sans comprendre et j'allumai la machine une dernière fois. Il fallait que je le fasse, il restait deux personnes avec moi. Mes deux amis. Eux aussi avaient le droit de vivre heureux, enfin. C'est ce que m'indiquait le message, seul le créateur ne pourra rester qu'à la fin, je suis condamné à vivre ma vie de Talein seul. Quel égoïsme de les garder avec moi.

« Hyperion... Tu plaisantes, j'espère ! On devait rester ensemble ! » Cria Keleran
« Non. Je ne fais que suivre les directives de Meletriel. Vous devez renaître. Je suis désolé, vous serez plus heureux ainsi. Je garderai toujours ce souvenir dans mon cœur. Soyez heureux. »

Archana me regarda d'un air grave et s'avança vers moi pour me prendre dans ses bras avec tendresse. Elle me supplia de trouver moi aussi le bonheur dans cette épreuve. Je ne pus rien lui répondre, ai-je simplement le droit à ce bonheur ?

« Je te retrouverais. Et crois moi que je te mettrais ma main dans ta figure quand ça sera le cas ! » Répliqua Keleran en nous prenant dans ses bras.

Ils comprenaient mes motivations et ne m'en voulaient pas, c'était tout ce que je demandais. Ils ont disparu quelques secondes plus tard et je continuai à les suivre pour être sûr qu'ils renaissent ailleurs. Ils sont tous les deux nés sur Terre, comme certains d'entre nous et j'étais finalement le seul Talein. La machine s'arrêta à ce moment-là et on peut dire que le récit se termine ici.

Depuis, je renais à chaque fois sur Terre, étant l'endroit le plus proche du vaisseau que j'ai refait pour qu'il soit plus petit, détruisant toute trace du reste. Je ne m'en sers plus vraiment, il gravite autour de la Terre, invisible aux yeux des satellites humains. Il m'est arrivé de croiser certains de mes vieux amis, la caractéristique du second prénom semble être restée, mais ils n'ont jamais aucun souvenir, aucune capacité ni quoi que ce soit qui puisse laisser croire qu'ils ont un jour été Talein. Quant à moi, je continue de vivre parmi les humains, naissant à chaque fois de parents inconnus et abandonné dans des orphelinats. On pourrait croire que je ne suis pas du tout attaché à mes parents adoptifs mais j'ai remarqué quelque chose d'amusant. Mes parents actuels se nomment Avalon Arleyan Fearghas et Christopher Rankev Fearghas.

« Ce sont... »

Oui, ce sont bien eux. Rankev et Arleyan, mes deux véritables parents. Malgré leur renaissance en tant qu'humain, je les rencontre à chacune de mes vies et à chaque fois, ils m'adoptent. Pourtant, ils sont humains, parfaitement humains. Cela me permet de continuer à veiller sur eux. Désolé pour ce récit un peu décousu, mais j'ai tenté du mieux que je pouvais de résumer ma vie de Talein.

« Merci beaucoup, je... Je ne me sens pas très bien... »
« Laissez vous aller, tout va bien, c'est normal. Personne ne vous a appris à ne jamais accepté de boire quelque chose que vous donne un inconnu ? »
« Quoi ?! Mais... Pourquoi ? »
« Parce que mon histoire doit rester secrète. Je ne tiens pas à ébruiter ma présence sur Terre et le fait que vous en sachiez autant sur moi me dérange. »

Je le regarde tenter de lutter contre la fatigue avant de sombrer totalement à ma merci. J'ai un petit sourire amusé et je me lève pour regarder où il habite. Demain matin, il se réveillera chez lui, sa tête et son ordinateur vide de ma présence. Qu'un humain s'intéresse à moi n'est pas acceptable. Je finis par trouver un papier sur son identité et un fin sourire étire mes lèvres. J'aurais dû m'en douter. Je regarde le jeune homme un moment et passe ma main dans ses cheveux avec tendresse. Arrête de me chercher et sois heureux, mon très cher Keleran.

Bravo ! Ta fiche correspond à nos attentes, elle est par conséquent validée ! Bienvenue parmi nous et bonne chance chez les Aliens.

Maintenant que ça c'est fait, il te reste un tout petit peu de choses à faire encore, avant de vraiment pouvoir prendre ton pied avec nous, il faut aller recenser ton avatar, si ton message disparaît c'est que l'avatar a été ajouté au bottin ! Tu peux d'ores et déjà aller poster ta fiche de liens et même une chronologie si le cœur t'en dit et tu peux même demander à avoir un journal intime comme River Song !

Ensuite, il faudra recenser ton personnage si nécessaire, et si jamais t'aimerai avoir un petit chez toi dans Londres, ou un autre lieu important pour toi et ton personnage, il faut aller le demander par là.

Et si plus tard tu cherches quelque chose en particulier, mais sans trop entrer en détail, alors dirige-toi vers les pré-liens ! Ou au contraire, si tu as des idées bien précises et que tu aimerais créer un scénario, alors n'hésite pas, il n'y a aucune limite !